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Trouble de l’opposition

 « J’ai un souci avec mon fils de 7 ans. Il a toujours quelque chose à me répondre et il emploie un ton sec et directif.

 

Exemple : il veut ouvrir la porte de la salle de bain et je lui dis « non, tu ne peux pas ouvrir, papa a fermé la porte à clé car il se lave » Il me répond : « Je vais ouvrir la porte avec une pince (il nous a vu faire un jour où le verrou de la porte était bloqué).

J’ai beau dire non, il me répond de toutes ses forces. « Je vais casser la porte comme ça papa ne pourra plus la fermer ».

D’autres exemples. Je lui dis « non, tu ne peux pas monter sur la chaise pour te servir en nourriture » et j’enlève la chaise qu’il remet aussitôt. Ce jeu peut durer plusieurs minutes jusqu’à ce que je ressente de la colère. Cela me rend furieuse.

Je lui explique « je ne veux pas que tu manges n’importe quoi à n’importe quelle heure » et il me répond qu’il va prendre tout le chocolat et le cacher dans sa chambre. Même chose pour les glaces que je mets au congélateur. Il se sert à toute heure, je l’ai menacé de ne plus en faire s’il recommençait et il me dit « ben, je les ferai moi-même ».

J’aime me servir d’exemples concrets, cela permet à chaque lecteur de prendre de la distance et de pouvoir analyser les éléments de l’opposition avec un peu de recul. Il n’est pas question de trouver qui a tort et qui a raison. Il est question de trouver comment désamorcer une situation qui risque de tourner une eau de boudin !

 

Que peut-on relever dans cette situation ?

Sept ans, c’est  l’âge des apprentissages sociaux mais les adultes s’attendent à ce que l’enfant soit mature, tout de suite ! Vous perdez beaucoup de temps avec cette croyance. Un enfant apprend tout le temps et c’est le moment de lui enseigner avec patience et répétitions les compétences sociale qu’il gardera toute sa vie.

La première personne qui s’oppose est la maman, pas l’enfant. Il veut entreprendre une action et la route est barrée par sa maman. Sans s’en rendre compte, un enfant modélise toujours le comportement d’un autre humain. Un parent qui dit non, un enfant qui dit non. C’est logique !

Recevoir un « non » est toujours difficile, d’autant plus pour un cerveau en pleine construction. On parle souvent de l’âge de raison de 7/8 ans, première étape d’une maturation du cerveau jusqu’à la suivante à l’adolescence.

L’argument de la maman a l’air logique dans son cerveau à elle mais le cerveau émotif de l’enfant ne l’entend pas de cette oreille : il est impacté par le non. C’est l’impact qui crée une réaction. Une réaction est donc toujours la réponse à une émotion, comme par exemple ici, c’est la frustration qui s’exprime.

Le non crée une force à laquelle l’enfant va réagir en y mettant une contre-force.

S’engage une battle pour avoir raison et obtenir gain de cause : tous les arguments sont bons et la maman en vient à utiliser deux leviers de pouvoir pour en finir : le chantage et la menace.

A ce stade, vous avez deux cas de réaction de la part de l’enfant, soit il a peur si le chantage ou la menace fonctionne, soit cela alimente son retour en force. Quand vous utilisez ces leviers de pouvoir à tout va, cela renforce la défiance de l’enfant.

Si vous continuez à réagir de cette manière, vous enseignez à votre enfant la défiance ! Vous l’entrainez à vous défiez. C’est une réaction normale du cerveau émotif. Quand il ressent une force, il y met une contre-force. C’est une loi physique. C’est une réaction saine de la personnalité. Si vous préparez une personnalité qui obtempère sans réfléchir, vous en ferez une proie pour les manipulateurs en tout genre. Ce n’est pas ce que vous voulez, n’est-ce pas ?

Je développerai dans un autre article, la grande utilité de permettre à un enfant de dire non et de lui donner du pouvoir.

Comment faire autrement ?

S’adresser au cerveau émotif pour l’apaiser au lieu d’avoir une réponse frontale qui s’adresse au cortex.

Ressentez la différence dans vos émotions quand vous entendez ces deux possibilités :

Maman, je veux entrer dans la salle de bain et elle est fermée.

  • Non tu ne peux pas entrer, papa se lave et il a fermé la porte à clé.
  • Mon petit lapin, je sais que tu as très envie d’entrer dans la salle de bain. Papa a terminé dans 5 minutes. Je veux entrer tout de suite ! Je sais, c’est difficile d’attendre ! Peut-être pourrais-tu frapper doucement à la porte et demander à papa si tu peux entrer ?

Que ressentez-vous ? Qu’y a-t-il de différent dans la deuxième approche qui ne prend pas plus de temps (argument souvent évoqué pour ne pas changer de posture avec un enfant) :

  • on reconnait l’émotion, ici son envie
  • on donne une notion de temps que l’enfant n’a pas (il a l’impression que ça ne finira jamais, ce qui le frustre davantage)
  • on reconnait l’émotion comme étant normale : c’est difficile d’attendre
  • on fait une suggestion qui servira d’apprentissage : au lieu de s’en prendre à la porte (il a eu un exemple sous les yeux même si la cause était différente, il a retenu cette possibilité), il peut faire une demande (cette nouvelle possibilité va s’inclure dans la bibliothèque des comportements dans son cerveau).

Les enfants ont besoin qu’on leur dise quoi faire ! (au lieu qu’on leur dise non)

C’est l’histoire d’un GPS qui disait tout le temps non ! Non tu ne peux pas tourner à droite, non tu ne peux pas continuer tout droit ! Non, tu ne peux pas ouvrir la porte, non tu ne peux pas manger toute la glace au congélateur !

Comme vous ne savez pas quoi faire, vous vous obstinez dans la même direction.

Un non ferme toutes les possibilités d’apprentissage. Or, c’est justement ce que nous cherchons, apprendre à nos enfants de nouveaux comportements.

La bonne nouvelle est que chaque comportement que nous déplorons est le point de départ d’un nouvel apprentissage, pour l’enfant et pour toute la famille parce qu’une famille, ça apprend et ça grandit ensemble !

Vous pouvez apprendre facilement comment adoucir l’opposition naturelle de l’enfant au lieu de la renforcer.

Nous avons développé 4 postures qui vous facilitent la vie en vous servant de boussole, les avez-vous vues ?

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