On ne peut tout de même pas tout accepter me dit une maman que j’accompagne. Il faut quand même punir un enfant quand il a un comportement inacceptable.
Je me revois cherchant à enfin trouver une punition qui allait enfin faire réfléchir mes enfants sur leur consommation immodérée de jeux vidéo. Ma recherche fut vaine, je veux vous faire profiter de cette prise de conscience.
Les punitions telles que les adultes l’imaginent ne fonctionnent pas, elles font pire, elles fabriquent des anxieux, des peureux ou à l’inverse des bombes de ressentiment qui finiront un jour ou l’autre par vous exploser au moment où vous vous y attendez le moins.
Ce sont les punitions qui m’ont faire devenir violente, pas la réaction de mes enfants. Si je pense punition, je m’écarte du respect et de la bienveillance et j’utilise des armes. Une arme récolte toujours de la violence.
Je vous donne un exemple personnel. Alors que j’avais une quinzaine d’années, nous avons fait une blague plutôt douteuse à une fille que nous fréquentions aux guides. Je faisais partie d’un noyau fort et nous faisions enrager d’autres personnes et l’idée nous a pris de lui écrire une lettre plutôt salace. On nous a tout de suite repéré, c’était moi qui avait écris l’adresse de ma plus belle écriture. On est bien naïf à 15 ans. Nous avons été sermonnées par les chefs et nos parents ont été convoqués.
Toutes mes amies ont été punies sauf moi. Ma mère m’a dit « Je pense que tu as compris que tu avais fait une connerie. Je m’attends à ce que tu trouves à réparer ton geste ». C’est tout ! Cette posture m’a appris que ma mère me faisait confiance et cela m’a guidée vers la réparation. Une punition aurait eu l’effet inverse et m’aurait sans doute appris à mentir et dissimuler bien mieux mon écriture. Si je m’en souviens 40 ans après, c’est pour dire tout l’impact que cette posture a sur le développement d’un enfant. Vous lui enseignez une nouvelle possibilité, pas un comportement de vengeance.
Pour en revenir à mon exemple … Je demande à la maman de me raconter … Tina était dans la cuisine en train de couper des légumes et tout à coup, elle s’est retournée et nous a menacé avec le couteau qu’elle avait à la main.
Le « tout à coup » m’interpelle ! En fait, il était passé inaperçu parce que tellement répété que son papa venait de la traiter de « malade » (il traite sa fille de malade parce qu’il ne la comprend pas).
Se retourner avec le couteau pointé vers celui qui vient de la traiter pour la Xème fois de malade, ne serait-ce pas une réaction « normale » ?
Se faire traiter de malade est blessant et son geste ne signifiait-il pas « j’en ai assez de me faire traiter de malade, STOP ! ». Si, a admit sa maman.
Imaginez qu’elle se fasse punir pour son geste … et le désespoir qu’elle ressentirait de se sentir tellement seule, incomprise de tous et blessée par un mot répété inlassablement …
La punition n’est jamais appropriée, ici, elle risque d’amplifier une souffrance déjà tellement présente.
Les adultes se montrent trop souvent tout puissant en se donnant le droit de répéter des choses blessantes à l’enfant. La fausse croyance qui les guide est celle-ci « c’est pour qu’elle change ».
Imaginons que vous entendiez vos collègues vous traiter de malade à longueur de journée ? Comment vous sentiriez-vous ? Auriez-vous envie de changer vos comportements (lesquels en fait ?) ou de vous barrer vite fait pour changer de boulot ?
Ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas son enfant qu’elle est malade. Alors, oui, c’est difficile pour notre cerveau de ne pas juger ni mettre des étiquettes. Dans ce cas, je suggère par commencer à s’autoriser à le penser mais à s’abstenir de le dire.
Ce sont vos mots qui sont blessants et avec cette autorisation, on fait un deal. On garde sa liberté de penser mais on évite de blesser les autres avec nos pensées bigarrées et pas toujours gentilles.
C’est déjà une bonne première étape qui permet de soulager bien des conflits et des menaces avec l’outil qui est dans la main de l’enfant à ce moment-là. Et sans punition !
Pour apprendre des interventions respectueuses, j’ai rédigé des protocoles qui contiennent des outils très concrets et qui peuvent être utilisés dès que vous voyez une émotion se dessiner sur le visage de votre enfant. Ce sont celles que j’ai mis en place quant je me suis rendue compte que les punitions ne fonctionnaient pas mais qu’elles étaient en train de bousiller notre relation.
Voulez-vous les mettre en pratique vous aussi ? Ils pourraient changer votre vie de famille.
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