La différence entre récompense et renforcement
En général, la récompense est utilisée dans le but de créer un renforcement positif. Il s’agit de ce qu’on va appeler un outil dont on se sert dans un certain but.
Cependant, il est important de noter que le renforcement positif ou négatif ne sont pas des outils en eux-mêmes, mais plutôt des effets de la posture que nous adoptons face à tel ou tel comportement.
Le renforcement peut survenir de manière inattendue, soit pour favoriser un comportement souhaité, soit pour encourager des comportements indésirables. Nous observons ensuite les conséquences de ce renforcement sur le développement ultérieur du comportement. La question à se poser est : qu’avons-nous renforcé, la coopération ou l’opposition ?
🗝️La clé à retenir ici est donc l’importance de l’observation des effets de notre intervention.
Par exemple, il est couramment admis que les félicitations améliorent les comportements. Cependant, il est possible que certains enfants réagissent en se désorganisant lorsqu’on les félicite, ce qui les pousse à adopter des comportements déviants.
Chaque observation nous guide vers la manière d’agir avec une personne. Si un enfant réagit de manière déviante aux félicitations, il peut être logique de réduire leur utilisation, car elles ne semblent pas lui permettre d’adopter des comportements appropriés. Cela vaut également pour les systèmes de récompense largement recommandés par les spécialistes du TDAH pour renforcer les « bons » comportements.
Il est essentiel de considérer que nous expérimentons ces outils, les mettons en place, et observons leurs effets dans notre réalité sans nous blâmer ni blâmer l’enfant si cela ne fonctionne pas comme prévu.
Personnellement, je ne recommande pas systématiquement les systèmes de récompense car j’ai pu observer chez de nombreux enfants qu’elles pouvaient renforcer la frustration, entraînant ainsi des crises plus importantes. Cela ne signifie pas que ces méthodes ne fonctionnent jamais. Si vous choisissez de les utiliser, faites-le avec une approche ouverte et soyez attentif aux conséquences chez votre enfant. Arrêtez-les dès que vous constatez qu’elles ont un effet contraire à celui escompté.
Lorsque nous accompagnons un enfant, il est important de se rappeler que nous ne pouvons pas prédire sa réaction, car elles sont imprévisibles. Il est crucial de comprendre que nous renforçons ces réactions lorsque nous y prêtons attention et y associons des émotions intenses en y réagissant, qu’elles soient positives ou négatives.
Lorsque vous associez une émotion à un comportement, il y a de fortes chances que vous le renforciez, même si la forme de ce renforcement peut ne pas être immédiatement apparente. Vous pourrez l’observer après le renforcement en observant si l’enfant adopte le comportement attendu ou manifeste des comportements déviants.
Dans ce contexte, il est bénéfique de s’entraîner à accueillir tous les comportements sans y attacher (trop) d’émotions, en adoptant une approche plus neutre.
Par exemple, si votre enfant ment, cela ne devrait pas nécessairement déclencher une réaction émotionnelle forte de votre part. Cela ne signifie pas que le mensonge est acceptable, mais plutôt que vous pouvez réagir de manière plus calme et constructive. Si vous dramatisez la situation, vous risquez de renforcer des comportements déviants ultérieurs.
En revanche, en adoptant une attitude plus détendue, vous serez mieux à même de guider le comportement de votre enfant de manière efficace, car vous n’aurez pas renforcé le comportement indésirable.
Si vous envisagez d’introduire davantage de légèreté dans vos interventions au lieu de votre tendance à dramatiser, comment cela se passerait-il pour vous ?
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